Auteur : Margaret Atwood
Date de parution : 14/01/2021 (nouvelle édition)
Genre : Dystopie
Maison d’édition : Robert Laffont – pavillons poche
Nombre de pages : 576 pages
Prix : 12,50€ (prix Belgique)

Avant toute chose, je tiens à rappeler que ce que j’écris dans cet article n’engage que moi (car je ne vais pas être toujours très « tendre » dans ma critique et je vais également donner mon opinion sur des sujets de société).
Me voici avec ma chronique en demi-teinte d’un livre qu’on ne présente plus : « La servante écarlate » de Margaret Atwood.
Après avoir vu les 4 premiers épisodes de la première saison (et oublié d’enregistrer la suite et donc ne plus pouvoir la suivre…) Je me suis dit que je me devais de lire ce roman culte aux critiques élogieuses. De plus, le sujet me touche profondément étant une féministe convaincue et j’avais beaucoup apprécié le début de la série. Je me suis donc lancée avec grand enthousiasme dans ce roman.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas l’histoire, voici le pitch :
« DeFred, une servante, vit dans la république de Gilead, un état totalitaire prenant place sur les anciens Etats-Unis d’Amérique. Les femmes y sont réduites à l’état d’esclaves/objets et n’ont aucuns droits. Elles sont également classées selon leurs rôles : les épouses, femmes des Commandants (les mieux placées), les éconofemmes (femmes libres mais sans pouvoir quelconques car elles n’ont pas de maris influents et qui endossent les rôles d’épouses, Martha et servantes en même temps), les Martha (bonniches pour la première catégorie) et les servantes (femmes qui servent uniquement à procréer et sont attribuées aux Commandants). Celles qui ne rentrent pas dans ces catégories sont transformées en prostituées (les Jézabel) dans des lieux illégaux gardés secrets ou envoyées aux colonies pour y mourir en récoltant des déchets toxiques. Nous suivons donc la vie de DeFred et partageons ses pensées et son quotidien dans la maison du Commandant. Quotidien creux et sans but où tout loisir lui est interdit. Elle ne fait qu’attendre la cérémonie de procréation chaque mois, sortir pour faire des commissions ou assister de temps à autres à certains rassemblements et cérémonies. »
Et c’est là que le drame commence… Et que j’en viens à me dire que je suis soit bipolaire soit schizophrène car j’ai lu très rapidement ce roman tout en n’appréciant pas l’histoire mais en adorant le thème de fond.
En résumé : ce fût hyyyyyper looooong, mou, lent et pas spécialement passionnant ou entraînant. Je me suis ennuyée tout au long de ma lecture mais je ne pouvais la lâcher en espérant qu’il se passe quelque chose.
Je peux comprendre le parti pris de l’auteure d’un récit très lent et peu palpitant car cela permet de se mettre à la place de DeFred et de comprendre son vécu, son absence de but personnel et de loisirs mais je n’y ai pas adhéré.
Puis c’était aussi assez brouillon au niveau du cadre temporel, passant du moment présent à des flash-back du passé avant la mise en place du régime, du passé au moment de la mise en place du régime et du passé dans le centre de préparation au futur rôle de servante de DeFred. Il n’y avait pas de réel fil conducteur ou indices prévenant de ces changements de temporalité et ce n’était pas toujours facile à suivre (en plus de l’ennui provoqué par le manque d’action et de péripéties dans l’histoire).
Un autre point qui m’a un peu déçue est le manque d’informations sur le régime totalitaire. J’aurais aimé en savoir beaucoup plus sur son fonctionnement et sa mise en place mais au final on obtient que des informations superficielles lâchées au compte-goutte lors des flash-back de la vie de DeFred. Du coup, j’ai eu du mal à saisir les motivations profondes de ce régime et le but de celui-ci hormis la misogynie et le contrôle absolu du corps de la femme.
Mais comme je vous l’ai dit, j’ai dévoré ce livre malgré ces gros points de déception et j’ai été plutôt captivée par le thème du roman. Je pense que le livre n’est pas à apprécier pour son histoire qui, selon moi, est peu intéressante, mais plutôt pour son thème et les questions qu’il soulève.
En effet, les droits de la femme, la condition féminine et l’égalité des sexes ont toujours été et sont encore constamment débattus et remis en cause, peu importe l’endroit et l’époque. Ce genre de roman est nécessaire pour que nous prenions conscience que nos acquis, surtout ceux pour les femmes, sont fragiles et peuvent être balayés rapidement.
Il s’agit d’un livre qui met en garde et qui nous rappelle la fragilité de nos droits et de nos libertés, surtout à l’heure actuelle, où les Etats-Unis ont connu une régression de l’égalité des genre sous le mandat Trump, où la Pologne restreint considérablement le droit et l’accès à l’avortement, où la Belgique (honte à mon pays) a connu une constitution de gouvernement prise en otage car certains partis refusaient de débattre et de voter une loi visant un prolongement de la durée du droit d’accès à l’avortement… Il y a tellement d’exemples encore aujourd’hui qui prouve qu’un livre comme celui de la servante écarlate est une lecture nécessaire.
Pour toutes ces raisons, j’ai apprécié le roman car il a un effet de mise en garde absolument indispensable (pour le droit des femmes ou d’autres droits humains, tout simplement).
En bref, il s’agit d’une lecture que je n’ai clairement pas trouvée passionnante ou admirable dans le travail d’écriture (et pour laquelle je n’ai pas compris l’engouement sur le récit en tant que tel). C’est une lecture pendant laquelle je me suis également beaucoup ennuyée et pourtant je la garderai longtemps (toujours ?) en mémoire car le thème abordé et la mise en garde qui en découle est absolument nécessaire et a un effet coup de poing dans un monde où les droits des femmes sont sans cesse malmenés.

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